Longtemps j’ai refusé d’avoir le téléphone. J’entends par téléphone ce petit boîtier braillard et mal élevé qui interrompt les conversations, trouble les silences qui s’imposent, insiste comme un enfant capricieux ou claironne un “Carmen” revisité que M. Bizet lui-même ne reconnaîtrait pas.
La pauvreté des échanges me confortait dans mon refus. Les “T’es où ?”, les “Qu’est-ce-que-tu-fais ?” ont le don de m’irriter même si je dois reconnaître une quasi-admiration pour la dextérité de certains dans la composition des SMS. Chapeau bas ! Bon là aussi, le contenu, l’orthographe… mais tout de même, bravo.
Et puis, à force, sous la pression, j’ai cédé.
Je voulais un téléphone pour téléphoner. On me dégotte le couteau suisse. Celui qui fait tout. Celui qui permet à l’accidenté, isolé en zone blanche, de photographier ses plaies ou sa jambe brisée, prise sous la carrosserie. Le simple émetteur-récepteur. Pas dispo. Ringard. Je ne suis plus à une concession près, va pour le tout-en-un !
Or j’aime les objets, j’aime les beaux objets, j’aime les beaux objets utiles. Tendance a priori incompatible avec ma nouvelle acquisition.
Faut faire quelque chose, s’approprier l’outil, le personnaliser. J’ai tout naturellement sorti le fil et les aiguilles.
C’est décidé, l’étui sera royal ou ne sera pas !
Je n’en suis pas mécontente. Non, pas du téléphone… de l’étui. Matelassé, il remplit sa fonction de protection, et de surcroît, il me plaît.
Mais ce n’est pas tout… effet collatéral, il révèle à l’usage un avantage insoupçonné : il étouffe la sonnerie. Je ne suis jamais dérangée.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)





Read Full Post »